Ge Hong : Les galettes de Runan

 


Extrait du livre de Ge Hong
« La voie des divins immortels »
les chapitres discursifs du Baopuzi neipian (page 142)
Connaissance de l’orient – série chinoise – Gallimard

Le cimetière de la famille Peng, à Runan, est près de la grande route. A l’entrée du cimetière se trouve une statue de pierre. Une vieille paysanne était allée au marché acheter quelques galettes pour les rapporter chez elle. Comme il faisait chaud, elle alla prendre le frais sous un arbre à l’entrée du cimetière, et déposa ses galettes sur la tête de la statue. Puis brusquement elle repartit, oubliant ses galettes.


Un passant, les apercevant sur la tête de la statue s’en étonna et voulut s’en informer. Quelqu’un lui dit que la statue était habitée par un dieu qui guérissait les malades et que ceux qui avaient été guéris venaient le remercier en lui offrant des galettes.

La nouvelle se répandit, et on affirma que ceux qui souffraient de maux de tête, en touchant la tête de la statue, ou ceux qui souffraient du ventre, en lui touchant le ventre, et aussi en se touchant eux- mêmes  une fois entrée chez eux, guérissaient tous.

En conséquence de quoi l’on vint de mille lis à la ronde se faire guérir auprès de la statue, au commencement avec poulets et porcelets, puis avec bœufs et moutons. L’on dressa des tentes, l’on joua de la musique sans s’arrêter, et il en fut ainsi durant plusieurs années.

Puis, un beau jour, la femme qui avait oublié ses galettes eut vent de la chose, raconta l’histoire, et les gens commencèrent à déserter le lieu.




Ge Hong, nait en 283 près de Nankin. Auteur prolifique, lettré autodidacte et individualiste, Ge Hong ne fut pas seulement un grand érudit, mais aussi maître d’armes, stratège, médecin, philosophe, alchimiste.




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